Le Temps Suspendu.
Le Temps Suspendu
En ce moment même, nous vivons un moment intense. Sur une île
intense. Le cyclone tropical Gamède (ne pas confondre avec Gad Elmaleh) se
balade tranquillement près de nous et s’évertue à nous balancer en pleine
tronche tout ce qui lui passe par la main. A savoir : vent violent accompagné
de rafales à 150km/h (pour l’instant ; Monsieur n’est pas encore cyclone
tropical intense), pannes d’électricité, inondations, grosses bourrasques de
pluies qui sont si fortes, que l’on a l’étrange impression de se faire
fouetter. Et étant donner le nombre de personnes dehors cet après-midi ; c’est
qu’ils doivent aimer cela (moi inclus). Grosse nouveauté aussi, il s’efforce
dorénavant à nous jeter des plateformes d’études censées supporter des vents à
plus de 300km/h sur le rivage du chef-lieu. 1.5 Millions d’ € balancés par la
fenêtre. Ou plutôt à la flotte dans ce cas très pointilleux.
Bref que du bonheur en perspective pour les adeptes du plein air. Sauf que, comme nous sommes dorénavant en alerte rouge, il n’est plus question de sortir maintenant. A moins que l’on apprécie de se prendre des amendes. Et sans coque de surcroît. Mais, à toute chose malheur est bon puisque je ne serais sûrement pas devant cet écran à rédiger cette brève si la situation en fut autrement.
Mais, pourquoi le temps suspendu ? Et bien parce que lors d’événements de ce type. Toute la vie de l’île s’arrête. Aussi bien au niveau économique, que culturel ou encore sportif. Les gens restent cloîtrés chez eux avec leur stock de bouteilles d’eau et de bougies en attendant patiemment (enfin surtout parce qu’ils pas vraiment le choix) que des temps plus cléments reviennent et que l’alerte se lève. Temps suspendu car on a beau regardé à tout heure sa montre, il fait toujours sombre. Temps suspendu puisqu’il n’y a plus besoin de savoir quel jour on est vu que l’on ira pas travailler le lendemain. Temps suspendu encore, vu que le cyclone n’en a cure de l’heure qu’il est. Pour lui, le temps est compté et il n’a point le temps ni le besoin de regarder son garde temps pour savoir combien il lui reste à vivre. Il sait seulement qu’il s’essoufflera dans de grandes bandes nuageuses qui laisseront enfin apparaître les rayons du soleil tant attendu par Msaint, qui ne réalise aucune photo sans eux.
Donc, il faut attendre, patienter, être à l’affût, poireauter, moisir.
Et alors, en ce moment inédit, les photographes de montres pourront jubiler à nouveau, les voitures s’entasseront sur les routes limitées et parfois vétustes de notre bon vieux caillou, et les gens retourneront bosser tout en grommelant après ce maudit cyclone qui s’est évanoui sans leur avoir autoriser à profiter encore quelques heures ou quelques jours à la maison de cette farniente forcée.
Springdrive.
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